L’Opéra National du Rhin. Alsaciens ou touristes, on y a tous un jour mis les pieds, pour y voir un spectacle ou juste se promener dans ses murs. Mais derrière chacune de ses représentations, il y a des tas de gens qui s’affairent. Parce que pour que les artistes s’y produisent, il leur faut avant tout des textes, des costumes, et des décors. Coze a décidé de vous emmener dans ses ateliers de fabrication : direction les ateliers de construction des décors de l’Opéra, situés à la Meinau. Lever de rideau sur l’envers du…décor.

KEZAQUOI ?

C’est ici, dans le parc de l’Eurométropole, que les décors de l’Opéra voient le jour. Ils sont ensuite utilisés sur les cinq salles de l’ONR. Au départ, c’est le scénographe du spectacle qui vient présenter sa maquette plus ou moins aboutie. Véritable point de départ pour les équipes de conception, la maquette permet de comprendre l’espace et l’histoire, une sorte de storyboard en 3D. Evidemment, c’est une maquette par actes, ébauche qui permet de saisir les matières, les couleurs, les utilisations de l’espace.

Ensuite, plusieurs réunions s’enchaînent pour trouver comment aboutir ce décor à échelle humaine. Trois critères de faisabilité rentrent alors en jeu : le budget, le planning et la technique. Côté date, la maquette est proposée un an avant la première, ce qui laisse généralement cinq mois à l’équipe de bureau d’études pour fournir les plans, puis deux mois d’étapes de fabrication. Les ateliers des décors de l’ONR en fabriquent environ une dizaine par saison. Les heures de travail ne sont jamais les mêmes : environ 500 heures de labeur pour une reprise ou plus de 8 000 pour un gros projet. Tout en sachant que les décors d’opéras prennent plus de temps que ceux des ballets ou des spectacles jeunes publics.

KEZAQUI ?

L’équipe derrière le rideau est conséquente. On y trouve d’abord des dessinateurs concepteurs pour le bureau d’études, managés par un responsable, ingénieur de formation. On a ensuite l’acheteur, qui s’occupe de l’approvisionnement des matières premières. Enfin, un chef constructeur supervise toutes les étapes de fabrication du décor.

Ensuite, par ateliers, on retrouve cinq peintres au profil bien différents (certains viennent du bâtiment, d’autres du domaine artistique), sept menuisiers, trois serruriers qui travaillent le métal et enfin un chef tapissier. Etonnamment, on retrouve aussi un responsable des effets spéciaux : c’est celui qui reconstitue, par exemple, l’illusion des flammes et des explosions, puisque le feu est interdit sur scène. Tous ces ateliers, répartis sur plus de 3 000 carrés, sont financés par les collectivités mais aussi par des recettes propres, comme le mécénat et la billetterie.

KEZACOZE ?

Sans aucun doute, ces ateliers des décors sont avant tout un lieu de magie. La magie de la réalisation, de l’inventivité, de l’adaptation, de l’illusion. Chaque pièce a son corps de métier, son ambiance, son odeur et son effervescence. Là-bas, les décors y sont construits mais aussi stockés pour pouvoir les louer, si le spectacle est repris dans d’autres villes.

C’est le cas de celui de « La petite renarde rusée », joué ici en décembre dernier, et repris à Turin. L’opéra italien a donc loué les décors, les costumes et les accessoires, les chaussures et les perruques étant trop personnelles pour être prêtées. D’ailleurs, c’est aussi dans ces ateliers que les costumes sont stockés, pour être parfois retravaillés pour d’autres œuvres. Ne vous perdez pas dans le labyrinthe des habits : il y en 90 000 !

Adresse : 44, route de la Fédération à Strasbourg
Plus d’infos : www.operanationaldurhin.eu

Charlotte Baechler
Crédit photos : Bartosch Salmanski

 

L’agenda culturel alsacien dans ta boîte mail. S'inscrire à la newsletter Coze

Ajoutez coze.fr sur mon écran d’accueil !

En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies pour disposer de services et d'offres adaptés à vos centres d'intérêts.