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Depuis une dizaine d’années William évolue dans la pratique de l’image ouverte sous le nom de Bill Noir. Chineur invétéré, il s’est intéressé aux techniques anciennes comme la caméra obscura avant de travailler autour de la microédition et du collage avec des images anciennes dénichées en brocante ou chez des bouquinistes.
Après un baccalauréat en génie mécanique, William se dirige vers une prépa en arts appliqués à Nantes puis vers l’école de l’image à Épinal. Une petite école à l’ambiance très intime et familiale qui permet d’évoluer à son rythme. William arrive ensuite à Strasbourg en 2005 suite à la découverte de la ville à travers les ateliers ouverts. L’ambiance, l’aspect très végétal et piéton de Strasbourg l’on séduit, il y vit toujours aujourd’hui et participe désormais à son tour aux ateliers ouverts.
MAINTENANT, J’ARRIVE À IDENTIFIER VITE CE QUE JE VAIS POUVOIR UTILISER. JE VAIS M’ARRÊTER SUR UN FOND, UN VISAGE, UNE BRANCHE…
Aujourd’hui le travail de Bill Noir est principalement constitué d’œuvres réalisées à la main, avec de la colle et des images découpées. C’est à Épinal qu’il tombe sur de vieux magazines, sans trop savoir quoi en faire au départ. Il est cependant assez séduit par ces objets, leurs textures et l’ambiance qui s’en dégage. Notamment les anciens Paris Match dans lesquels les images possèdent un flou particulier, presque abstrait. Aujourd’hui les livres ou magazines n’ont pas le même aspect, ils n’ont pas la même teinte, la manière d’imprimer est différente.
Même si Bill Noir n’utilise pas les parutions contemporaines dans son travail, les livres anciens restent une véritable corne d’abondance pour lui, il en trouve en brocante, chez les bouquinistes ou même en ligne s’il recherche un ouvrage particulier. Il travaille avec des magazines mais aussi des beaux livres, les seules trouvailles qu’il ne découpe pas sont les photographies anciennes, qu’il collectionne comme des trésors. Cette abondance de matière est un puits créatif sans fond, mais oblige aussi à une certaine rigueur. Chaque pièce découpée est unique et génère des chutes qui sont conservées pour un prochain travail. Ce champ d’images sans limite oblige à faire des choix mais aussi à être rigoureux dans le rangement.
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Pour créer, Bill Noir passe donc par plusieurs étapes, de la recherche de l’objet, à la découpe en passant par le classement. Aujourd’hui, après des années de pratique, l’identification des images intéressantes se fait assez rapidement. Ensuite, c’est l’improvisation qui prend la main. Bill Noir essaie de perdre ses repères dans ses compositions, l’idée est de suggérer la surprise, de laisser une part de hasard dans ses réalisations. Le résultat donne à voir des collages desquels se dégage une harmonie certaine et qui à travers leurs compositions suggèrent des clins d’œil tantôt au cubisme, tantôt au rayonnisme ou même à l’abstraction lyrique. Les matériaux utilisés font songer, par leurs aspects, aux affiches des films des années 70. Un savant travail de construction qui apporte une grande finesse et donne du mouvement aux œuvres, mais qui met aussi en lumière une certaine opposition dans son travail : le collage fini est harmonieux et délicat, il est finalement l’antithèse de ce qu’il se passe à l’atelier où l’accumulation et le foisonnement règnent.
EN MATIÈRE, IL Y A TOUJOURS MOYEN DE PARTIR DE QUELQUE CHOSE. ENSUITE IL Y A UNE PART D’IMPROVISATION ET DE HASARD : J’ESSAIE DE PERDRE MES REPÈRES POUR SUGGÉRER LA SURPRISE ET DONNER DU PLAISIR. JE ME DIS QUE
SI ÇA MARCHE SUR MOI, ÇA DEVRAIT SE TRANSMETTRE AUX AUTRES AUSSI !
William nous confie également qu’il a un attrait tout particulier pour le cinéma et la musique, des points d’intérêt que l’on retrouve dans les dynamiques qui transpirent de ses collages. Il a notamment collaboré avec plusieurs musiciens, dont les strasbourgeois d’Hermetic Delight pour qui il a réalisé un clip en stop motion en 2013. Plus récemment, il a travaillé autour de visuels pour des pochettes de disques ou de jaquettes de cassettes. Des projets qu’il aime développer, bien que travailler à la commande ne soit pas toujours une chose aisée. En effet, lorsque la demande est très précise, la part de laisser aller, essentielle à la construction des collages de Bill Noir, devient secondaire et le travail devient alors plus compliqué pour lui.
Comme de nombreux artistes, Bill Noir est un touche à tout. Les collages constituent aujourd’hui la majeure partie de son travail, mais il a pu déjà s’essayer à l’animation, à la vidéo, à l’édition, à l’image numérique, à la réalisation d’objets en dimension avec ses collages ou encore à la fresque. Des projets qu’il aimerait réitérer, notamment en ce qui concerne l’animation et la fresque ! Le côté pédagogique est aussi un aspect qu’il apprécie particulièrement, des dates d’ateliers devraient d’ailleurs être disponibles prochainement !
« Cocktail estival avec un zeste de chaos »
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Vous pouvez retrouver le travail de Bill Noir sur les réseaux sociaux et sur son site où vous pouvez aussi acquérir son travail !