Maud Mettetal est architecte de métier. Après une enfance au milieu de la campagne en Haute-Saône, elle arrive à Strasbourg, baccalauréat en poche pour rejoindre l’Ensas, l’École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg. Un diplôme plus tard, elle prend le temps de réfléchir sur ses envies et ne cherche pas immédiatement un emploi dans un cabinet d’architecture. Son activité se partage alors entre dessins techniques pour des projets en free-lance et illustration.
L’illustration arrive à elle comme une évidence : elle lui apporte plus de liberté et de créativité par rapport à l’architecture, plus ancrée dans le réel. Amoureuse et constructrice de cabanes depuis l’enfance, l’illustration lui permet d’aborder et d’explorer cette thématique sous un angle plus léger. Ici pas besoin de structures qui soient constructibles dans la réalité. Les cabanes peuvent prendre diverses formes, s’installer dans des paysages rêvés et laissent ainsi la place à la créativité et à l’imaginaire de Maud Mettetal. Pour elle, la cabane est notre premier refuge. Qu’elle prenne place en forêt ou entre deux chaises sous une couette au pied de notre lit d’enfant, la cabane est synonyme de réconfort. C’est un abri, un cocon intime dans lequel on est seul au monde. La cabane renvoie aussi à tout un imaginaire lié à la nature, à l’exploration et à la forêt, à la contemplation et au repos. C’est tout naturellement que celles-ci sont devenues le thème de prédilection de Maud.
« J’ai exploré mes cabanes rêvées avec l’illustration avant de pouvoir les construire dans la vraie vie »
Aujourd’hui, Maud Mettetal est illustratrice et architecte. Sa passion pour les cabanes est au cœur de ses deux métiers. Du côté de Maud l’architecte, elle développe de vraies cabanes avec son projet Üte et son atelier d’architecture et de design Atelier Liho, deux projets pour lesquels elle collabore avec son mari. Du côté de Maud l’illustratrice, les cabanes sont souvent au cœur de ses dessins. Ses illustrations nous transportent dans un univers cosy, que l’on imagine froid à l’extérieur et très réconfortant au cœur de la cabane. Les couleurs qu’elle utilise sont, elles aussi, très douces. On se retrouve dans un univers apaisant dans lequel il n’y a pas de place pour le superflu. Les dessins de Maud sont assez minimalistes, seul le principal est gardé. Comme lorsque l’on vit dans un petit espace, on ne garde que l’essentiel. Cette économie n’est pourtant pas facile à atteindre. On connaît tous le sentiment de vouloir faire plus et de sans cesse vouloir en ajouter. Ici l’attention est portée sur les aspects essentiels du dessin pour que finalement ne ressorte que le sentiment d’apaisement, en opposition totale à la sur-sollicitation sensorielle que l’on peut vivre au quotidien.
« J’ai besoin de me nourrir sur un sujet pour que ça sorte »
Le travail de Maud est directement lié à ses sentiments. Vous l’aurez compris, les cabanes occupent une place importante dans sa vie, mais elle traite aussi d’autres sujets dans ses illustrations. Maud travaille surtout en séries et chacune d’entre elles découle directement d’un moment important, d’une émotion ou d’une découverte marquante. L’un des projets dont elle est la plus fière est sa première illustration autour d’un livre. Indian Creek de Pete Fromm est un récit autobiographique qui raconte l’histoire d’un homme qui, sans trop savoir pourquoi, se retrouve au fin fond du Montana pour garder des œufs de saumon durant tout l’hiver. Ce livre a profondément marqué Maud et l’a amené à se questionner sur ce qu’elle avait envie de faire de sa vie. C’est suite à sa lecture qu’elle réalise la première illustration de sa série autour des livres. Un dessin qui a une place chère dans son cœur et qu’elle a d’ailleurs pu remettre à l’auteur qu’elle a rencontré.
La lecture tient une place importante dans le quotidien de Maud, ses découvertes littéraires nourrissent son imaginaire que l’on retrouve ensuite au cœur de ses dessins. C’est aussi comme ça qu’est née la série autour des portraits de femmes. On y retrouve notamment la physicienne Mileva Maric Einstein, l’aviatrice Beryl Markham ou la designer Charlotte Perriand, c’est en en lisant sur l’histoire de ces femmes que Maud a décidé d’en faire leur portrait, toujours avec sa patte douce et minimaliste. La ville de Strasbourg, sa ville d’adoption, fait aussi l’objet d’une série. On y retrouve notamment la cathédrale, là encore traitée dans un aspect plus minimaliste qu’architectural. La dernière série de Maud est autour de la thématique des cabanes mais cette fois non pas des cabanes imaginaires mais des Üte qui prennent désormais place, en plus du dessin, dans la réalité, puisque ces cabanes ont notamment été installées au cœur du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord.
Pour ses prochaines séries, Maud aimerait travailler sur des paysages réels, des paysages vosgiens et alsaciens. De nouvelles illustrations que l’on hâte de découvrir !
Vous pouvez retrouver le travail de Maud Mettetal à la librairie Quai des brumes, à la librairie Kleber, à la boutique Little Nuage, au 5e Lieu à Strasbourg, à la boutique Bretzel et Arc-en-ciel à Mulhouse, mais également à la librairie Folies d’encre à Paris et la série Ute à la boutique du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord à La Petite Pierre !
Son travail est aussi disponible en ligne sur etsy
et visible sur son compte Instagram
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1. Ton endroit préféré en Alsace ? La librairie Quai des brumes
2. Ton café favori pour une boisson chaude ? Le Thé des muses
3. Ta recette pour se réchauffer ? Une bonne bouillotte avec un roobois et un plaid et un bon polar nordique
4. Un tips pour garder le moral en hiver ? Rerereregarder une série qu’on adore !
5. Un livre à lire ? Évidemment Indian Creek de Pete Fromm
« J’ai voulu travailler autour de deux choses que j’aime, en faisant un petit clin d’œil à la Cathédrale depuis une cabane perchée dans les Vosges sous la neige, franchement quoi de mieux pour passer l’hiver ? »
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