Kean est un pur produit mulhousien. Il y est né il y a une trentaine d’années, y a grandi et y a fait ses armes. Influencé par la culture hip hop tout au long de sa jeunesse, il s’est essayé à la peinture et plus précisément au graffiti aux alentours de 16 ans. C’est un autre artiste mulhousien, Sven
, qui l’a initié et avec lequel il a débuté dans le milieu. Au même moment, il a fait la rencontre de Fernand Kayser
. Les compères, rassemblés autour d’une réelle ambition de faire rayonner leur art, ont alors décidé de mettre en commun leurs forces. En 2013, ils ont monté leur collectif Schlager et se sont installés dans un atelier dans lequel ils se consacrent encore aujourd’hui à leur passion.
Depuis ses débuts, le travail de Kean n’a fait qu’évoluer. Du flop (forme intermédiaire entre le tag et la pièce) au graffiti, il a commencé par réaliser des lettrages, puis à les déstructurer de manière abstraite. Gagnant en maturité, Kean s’est naturellement rapproché de sujets qui l’inspiraient, notamment la nature environnante. Les lettres ont progressivement disparu, au profit d’un fond atmosphérique. Ce sont notamment ses voyages, et plus particulièrement sa rencontre avec l’Islande en 2017, qui l’ont marqué et amené à représenter des paysages, dont il extrait une impression et une sensation. Il transmet sa sensibilité à des décors, des lumières et des couleurs apaisantes que l’on peut contempler durant des heures, à travers ses sublimes œuvres.
Au fur et à mesure, une passerelle s’est tissée entre ses racines issues de l’art urbain et l’art contemporain, qui l’a interpelé par sa richesse et sa diversité. Distingué par sa liberté artistique et sa constante recherche d’évolution, il s’est renouvelé autant dans la forme que dans le fond. C’est désormais principalement sur des toiles et sur des murs, que Kean distille son art, à l’aide de gros pinceaux et de peinture acrylique, qui lui offrent plus de profondeur, à l’instar des bombes avec lesquelles il avait commencé.
J’ai été interpellé par la richesse artistique dans l’art contemporain
Aujourd’hui, Kean se distingue par un style très personnel, entre post-graffiti et abstraction, qui s’apparente à celui des peintres américains du mouvement Color Field. Il mélange les textures, nuances de couleurs et formes avec subtilité et sensibilité. Ses œuvres racontent une histoire : que ce soit celle d’un coucher de soleil ou encore d’une ligne à l’horizon. Elles laissent libre court au rêve et suscitent émotions et réflexion. Il joue avec les formes : le carré, le rectangle ou encore le rond et depuis peu une forme ovale, qui s’apparente à un hublot d’avion, duquel un paysage magique mais également mystérieux se dévoile au regard des voyageurs.
Je me lève le matin pour faire ce que j’aime. Je vis de ma passion
Au fil des années, Kean a participé à de nombreuses expositions. Tout d’abord avec le collectif Schlager, puis dans des galeries par lesquelles il avait été repéré. En 2017, Kean a exposé ses travaux sur la Foire Internationale Mulhouse Art Fair . C’est à ce moment là qu’il a fait la rencontre de Nathan Tschaen, fondateur de la galerie d’art contemporain et urbain la Villa Tschaen . Nathan lui a permis d’exposer ses œuvres à plusieurs reprises (première exposition solo et expositions collectives), l’a accompagné et l’a ouvert vers des opportunités jusque là encore inconnues. Grâce à cela, Kean s’est fait connaître auprès d’un nouveau public et a pu décrocher de belles collaborations. Comme celle avec son confrère Maxime Ivanez , avec qui il a par ailleurs réalisé une performance live sur la Place du Château à Strasbourg à l’occasion des Journées du Patrimoine, dans le cadre de la programmation hors les murs du festival COLORS .
Il a également collaboré avec les vignerons de la Maison Hebinger d’Eguisheim, qui ont repris l’une de ses œuvres pour illustrer un vin, justement intitulé comme sa toile : Au dessus des nuages. Par ailleurs, depuis le début de l’année 2019, on peut retrouver le travail de Kean à la galerie Malagacha ouverte par Damien Seliciato, où il est régulièrement exposé et notamment actuellement. Ce passionné d’art urbain a également présenté les œuvres de l’artiste mulhousien sur différents événements d’envergure et plus récemment à ST-ART ou encore à la Luxembourg Art Fair .
Kean est très fier de pouvoir aujourd’hui vivre de sa passion. Il a gagné en notoriété ces dernières années et vend désormais ses œuvres à divers publics, grâce aux galeries, aux événements, mais également aux réseaux sociaux. En plus de la galerie Malagacha , Kean exposera en février une partie de ses œuvres, en duo avec son compère Maxime Ivanez , à Colmar à l’occasion des deux ans de la Villa Tschaen . Régulièrement exposé dans les espaces dédiés à l’art urbain sur le territoire alsacien, il ira également dans les prochains mois présenter ses œuvres dans différentes galeries en France et peut-être même de l’autre côté de l’Atlantique. Kean souhaite également développer l’aspect photographique, qu’il utilise comme outil de cadre et de post-traitement et s’essayer à l’argentique pour donner un côté plus « rétro » à ses œuvres.
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« J’ai décidé de mettre en place cette couverture-là, pour une inspiration que j’ai eue lors de l’un de mes voyages, d’où je suis reparti en avion. J’ai fait cette forme d’hublot avec un coucher de soleil. Ça m’a marqué tout de suite l’esprit. J’ai donc voulu mettre en avant cette œuvre-là, qui me représente bien. »