© © Bartosch Salmanski

Malgré les tragiques événements qui ont marqué le mois de décembre, nous avons mis un point d’honneur à préserver la couverture initialement prévue. Une couverture optimiste, respirant la gaîté, mais qui véhicule également un message actuel : les enjeux écologiques auxquels nous sommes confrontés. Elle nous a été proposée par la pétillante illustratrice/sérigraphe, Céline Clément. Une artiste à part entière, singularisée par un besoin continuel de stimulation, qui passe par l’apprentissage de nouvelles techniques et par ses nombreux voyages, qu’elle retranscrit avec finesse dans son travail.

Coze #74 – Céline Clément

Originaire de Lorraine, région où elle a grandi et fait ses études, Céline a dès son plus jeune âge été attirée par l’univers artistique. Du collège, où elle attendait impatiemment les cours d’Arts Plastiques, à une scolarité professionnalisante, passant d’un CAP dessinateur d’exécution, à un BAC Pro Communication Graphique, pour finir aux Beaux-Arts de Metz, Céline a appréhendé différents médiums, qui lui ont permit d’en ressortir avec deux belles valises : le graphisme et la fabrication d’images illustrées. Grâce à cette complémentarité, elle a très vite pu intégrer différentes agences, et collaborer avec de nombreux artistes au sein de la capitale. Mais un besoin de trouver son « chez-soi » l’a très vite amené vers Strasbourg. Une ville pour laquelle elle a eu un vrai feeling, une ville qui dès le départ l’a attiré.

Son travail
Dès son arrivée dans la capitale alsacienne, il y a désormais huit ans, Céline a eu besoin de se familiariser avec la ville. C’est alors, qu’elle s’est lancée dans une série de collages, qu’elle a disséminé sur son passage, comme une marque qui la rassurait. Parallèlement, la jeune artiste a lancé son activité de graphiste/illustratrice freelance. Une activité indépendante, mais qui a très vite fait peser sur elle un grand sentiment de solitude. Cet « animal social », comme elle le dit si bien, avait besoin de contact, besoin d’être entourée. C’est alors qu’une opportunité au Centre Européen d’Actions Artistiques Contemporaines (CEAAC) , lui a permis de cumuler sa passion avec un job à temps partiel en tant que médiatrice culturelle. Une expérience qui a duré deux ans, et qu’elle garde en souvenir comme une « aventure formidable », un moment de partage et d’ouverture qui a changé son regard.

Avec la sérigraphie, j’ai compris que j’avais un terrain de jeu infini, c’était super excitant

C’est à la fin de cette superbe opportunité, que Céline a commencé à s’intéresser à la sérigraphie : une nouvelle technique, différente de tout ce qu’elle avait pu faire jusqu’à présent. Un intérêt né d’une affiche qu’elle a aperçue dans les toilettes du Kitsch’n Bar , lieu de vie strasbourgeois qu’elle fréquentait régulièrement. Une affiche qu’elle assume aujourd’hui, avec malice, avoir dérobée, captivée par ses couleurs fluo et punchy ainsi que par sa technique, notamment la finesse du trait. Elle savait qu’avec les différents médiums qu’elle travaillait, et particulièrement l’impression, il serait impossible d’avoir le même rendu. Un sentiment tel, qu’elle avait l’impression que l’image lui passait entre les mains, que le rendu perdait tellement de couleurs qu’il en devenait dénaturé. En bref, que ces techniques là ne lui rendaient pas service.

Céline s’est donc consacrée à l’apprentissage de ce nouveau médium. Par chance, sa cousine, qui avait également suivi un parcours artistique, venait tout juste de se fabriquer une table de sérigraphie artisanale. Les deux cousines se sont donc attelées à la découverte de cette technique, nichées dans un grenier du côté de Saint-Etienne. Céline y a notamment découvert un fonctionnement propre, travaillant le dessin en plusieurs parties à travers la superposition de couleurs. Ce fut la révélation : Céline comprit immédiatement que c’était exactement ce qu’elle voulait faire de sa vie. Un réel coup de foudre qui l’a poussé à contacter Jean-Yves Grandidier, patron de l’imprimerie Lézard Graphiques située à Brumath, qui n’est autre qu’une des références dans le domaine. Elle a pu se former, durant quelques mois, aux côté d’experts, qui lui ont apporté un vrai savoir-faire.

Si je n’avais pas choisi de fabriquer des images, je serais devenue vétérinaire ou botaniste

C’est alors que Céline, s’est lancée, avec son père, dans la confection de sa propre machine, aujourd’hui installée chez elle. Elle travaille désormais, dès qu’elle a du temps libre, sur de nouvelles images, appréciant particulièrement la générosité de cette technique (qui peut fonctionner avec peu de matière), mais aussi celle de la communauté de passionnés dont elle s’est entourée, en ligne, qui lui ont prodigués de nombreux conseils. Son attrait pour ce médium se distingue également par l’aspect manuel et le travail au contact du bois. Animée et émerveillée par le monde vivant, elle partage cet amour en représentant des animaux et de la végétation. Une illustration de notre nature, qui lui permet également de sensibiliser son public aux enjeux écologiques, en mettant en avant des espèces en voie de disparition.

Propulsée sur le devant de la scène en 2017, grâce à l’un des plus beaux challenges qu’elle a réalisé : l’illustration de la rue du Jeu-des-Enfants , aux côtés de nombreux artistes locaux, Céline a vu sa notoriété grandir et s’est vue proposer de nombreuses collaborations. Parmi elles : le projet Colors en 2018, la réalisation de l’affiche de L’Autre Salon ou encore une présence sur des événements tels que Central Vapeur , le Marché des Créateurs de Strasbourg , etc.

Aujourd’hui, Céline partage son temps entre ces deux activités : celle de graphiste pour Arte, lui permettant de remplir son réfrigérateur, mais également de profiter de l’aspect social, très stimulant pour elle, ainsi que celle de sérigraphe, qui se mène en solitaire, dans son atelier à domicile. Elle consacre beaucoup de temps à ses projets personnels, tout en acceptant quelques commandes d’entreprises et de particuliers.

Ses actualités
En 2019, Céline prévoit de partir un mois en Inde, pour imprimer à la planche de bois sur du textile, aux côtés d’une artiste qui complètera les œuvres, avec de la broderie. Un travail, côte à côte, sur le thème de la création de l’image et l’objet, mêlant imaginaire occidental et techniques indiennes. Un très beau challenge pour élargir son champ d’action. Elle prépare également l’impression d’une image de jungle, qu’elle a intitulé « Le monde perdu », sous forme de gravure, dans l’atelier Tank à Besançon. Céline participera également à quelques événements, comme Central Vapeur ou encore l’exposition collective du NL Contest (plus d’informations à venir prochainement), tout en continuant la production de sérigraphies.

Site : celineclement.com
Facebook : Céline Clément
Instagram : @celineclementserigraphie

La couv’ vue par l’artiste :

Cet animal adorable est un paresseux nain, qui vit uniquement sur une minuscule île au large du Panama. Sa population est aujourd’hui estimée à environ 80 individus… Il est en voie critique d’extinction, pour les raisons habituelles : la chasse et la destruction par l’homme de son habitat naturel. Cette couverture, avec cet animal qui nous regarde, est un appel : j’espère que 2019 verra de grandes avancées en terme de préservation de l’environnement.

Test du tac au tac :
> Quel est ton endroit préféré dans le monde ? Notre propriété de famille, cachée dans un petit coin de verdure en Moselle
> Si tu devais garder une seule musique, ça serait laquelle ? Aretha Franklin – Respect
> Quel est ton plus gros défaut ? Bavarde et maladroite
> Si tu devais crier quelque chose dans la rue, ça serait ? Aimez-vous les uns, les autres, bordel de merde !

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