
Le point de départ de cette exposition est le livre MARS, une exploration photographique publié aux Éditions Atelier EXB en 2017. L’ouvrage recense les régions martiennes survolées par la sonde d’observation de la NASA afin d’étudier la surface de cette lointaine cousine de la Terre. Parmi ces relevés, Xavier Barral a extrait une série de près de 200 photographies. Cette sélection offre une vision inédite de Mars révélant les contours géologiques de cette planète vieille de quatre milliards d’années. De l’observation de sa surface, aux intenses productions d’images dans des contextes variés, l’astre est régulièrement scrutés par des satellites, sondes, rover ou télescopes. En 1971, la sonde américaine Mariner 9 envoie des photos couvrant 98 % de la planète. La résolution de ces images permet de découvrir la variété des sols martiens: volcans, lits de rivière, coulées de lave, glaciers, canyons, tel celui de Valles Marineris, aux proportions gigantesques. Elle permet d’apprécier la géographie de Mars par une infinité de détails, de les inscrire dans l’imaginaire collectif créateur de récits et de fantasmes. En complément de ce corpus de photographies martiennes, l’exposition invite David de Beyter, Manon Lanjouère, photographes dont les travaux sont inspirés par cette fascination pour la planète rouge.
Commissariat : Anne Immelé
David de Beyter, Come to dust : Réalisée par David De Beyter pour l’édition 2022 de la BPM, cette proposition réunit deux travaux de l’artiste, Concrete Mirrors et The Skeptics. Ces séries ont en commun d’aborder par l’architecture et le paysage la représentation d’un ailleurs extra-terrestre. En s’intéressant à l’architecture ovoïde, Concrete Mirrors traite de l’iconographie de la conquête spatiale des années 1960 et prend la forme d’un faux documentaire photographique. The Skeptics s’intéresse aux «paysages analogues », paysages terrestres dont la géologie présente de fortes similitudes avec les terrains d’autres planètes. En investiguant ces chaos géologiques par le film 16 mm, The Skeptics investigue interroge ces lieux qui génèrent des croyances, à commencer par celle des Ovnis, véritable mythe moderne. Come To Dust se propose ainsi de réfléchir sur la perte des utopies, la question du progrès et s’appréhende comme un territoire imaginaire où les anachronismes formels accentuent le décalage entre vision prospective et mythologie déchue.
Manon Lanjouère, Le laboratoire de l’univers : Lointaines remembrances de mondes vers lesquels nous levons des regards fascinés, les étoiles ont toujours nourri nos fantasmes de conquête et de voyages. Interrogeant notre perception historique du ciel au-delà de la voûte céleste, en direction du Cosmos, Le Laboratoire de l’Univers dresse une nomenclature de cet infini imperceptible à l’œil nu. Comme un immense écran noir, le ciel est une surface de projection qui accueille nos aspirations les plus futuristes et nous pousse à réfléchir sur nos rapports à la Terre et à l’Univers. Les images proposées par Manon Lanjouère pour le parcours des berges de l’Ill brouillent les pistes temporelles de l’observation du ciel en jonglant avec les multiples moyens de représentations de ce dernier. inspiré des écrits scientifiques de vulgarisation du XIXème siècle – tels que ceux de Camille Flammarion –, et partant des outils d’observation terrestre pour atteindre le splendide céleste, son projet cherche à reconstruire le cabinet de curiosité d’un collectionneur boulimique amateur d’astronomie.
Du 11 juin au 17 juillet sur les Berges de l’Ill et le Quai des cigognes à Mulhouse – Plus d’infos