Exil, déracinement, inspiration et expatriation chez les artistes.
Ces trois auteurs réunis sur la scène des Bibliothèques Idéales nous invitent à jeter un autre regard sur des monuments de l’histoire de l’art : Baudelaire, Balthus, Bonnard, Picasso et sur la relation qu’entretiennent les muses à l’artiste, teintée d’ambiguïté, de dévotion, de fascination aussi.
Raphaël Confiant vit en Martinique, où il est né. Il est l’un des chefs de file du mouvement littéraire de la créolité et l’auteur de nombreux romans. La muse à laquelle il a décidé de consacrer son livre, c’est Jeanne Duval dont l’identité reste liée à celle de Charles Baudelaire. Qui était Jeanne Duval, venue des îles d’Amérique ou de l’océan Indien, ou peut-être du pays des Maures, et qui fit découvrir à Baudelaire un monde insoupçonné de sensualité et d’exotisme ?
Zoé Valdés est romancière, poète et scénariste cubaine, exilée en France depuis 1995 juste après la publication de son livre “Le néant quotidien”, très mal perçu par le régime cubain. Elle nous propose une étrange plongée dans un monde mi-chimérique mi-réel qui nous entraîne à la poursuite de deux muses, et deux peintres célèbres, Balthus et Bonnard. Dans ce récit somnambulique et sensuel, teinté du réalisme magique de l’Amérique latine, le vrai et le faux s’entrelacent comme des fleurs vénéneuses.
Dans une enquête fouillée, la docteure en lettres Annie Cohen-Solal raconte comment Picasso, peintre de génie a été surveillé, espionné et longtemps classé dans une liste de suspects en tant qu ‘anarchiste. Un livre majeur, autant sur Picasso que sur la France en général. Si l’œuvre de l’artiste a suscité expositions, ouvrages et commentaires en progression exponentielle à la hauteur de son immense talent, la situation de Picasso « étranger » en France a paradoxalement été négligée.
Conversation entre Raphaël Confiant, “La muse ténébreuse de Charles Baudelaire” (Mercure de France), Zoé Valdés, “Les muses ne dorment pas” (Stock) et Annie Cohen-Solal, “Un étranger nommé Picasso” (Fayard), animée par Maud Czaja, journaliste à Radio France.
