Après « De battre mon coeur s’est arrêté » et « Un prophète », Jacques Audiard signe un nouveau chef-d’œuvre directement inspiré des nouvelles du canadien Craig Davidson, avec son film « De Rouille et d’Os ». Un titre qui ne met pas l’eau à la bouche à tous les cinéphiles, mais qui pourtant vaut la peine d’être vu au plus vite. Et ce n’est pas l’applaudimètre du Festival de Cannes qui dira le contraire : plus de 8 minutes d’applaudissements en projection presse !

Jacques Audiard livre là un synopsis des plus simples, interprété par deux acteurs talentueux, la française Marion Cotillard et le charismatique belge Matthias Schoenaerts. Sans domicile, sans argent et sans amis, Ali et son fils Sam trouvent refuge chez sa sœur à Antibes. Là-bas, à la suite d’une bagarre dans une boîte de nuit, son destin croise celui de Stéphanie, dresseuse d’orques. Il faudra que le spectacle tourne au drame pour qu’un coup de téléphone dans la nuit les réunisse à nouveau. Sauf que quand Ali la retrouve, la jeune fille est tassée dans un fauteuil roulant : elle a perdu ses jambes et pas mal d’illusions.

Ce film met alors en scène une histoire d’amour qui naît à travers l’espoir et l’entraide. A travers des sujets douloureux comme l’handicap et la précarité, le réalisateur souligne une brutalité certaine de situations. Grâce à un savoir-faire sans précédent, les personnages sont perçus comme réalistes et d’une profondeur rare. Au fil du long-métrage, les spectateurs découvrent un corps qui se reconstruit, celui de Marion Cotillard, pendant que celui de Matthias Schoenaerts encaisse les coups durant des combats clandestins.

Mise à part un jeu d’acteur maîtrisé à la perfection et une ambiance mélancolique qui prend tous les spectateurs aux tripes, « De rouille et d’os » sait parfaitement faire sourire -même parfois rire- les cinéphiles à la larme à l’œil grâce à des dialogues parfaitement écrits. Sensibles aux bandes originales, les mélomanes seront sans doute touchés par l’art de mêler des musiques commerciales et enjouées comme « Firework » de Katy Perry ou encore « Follow Rivers » de Lykke Li avec des scènes pour les moins tristes et dramatiques.

Véritable mélodrame conduit de main de maître, ce film laisse entrevoir une fin happy-end bien différente de celle des comédies dramatiques américaines. Loin d’être fleur bleue, « De rouille et d’os » réunit sensibilité et violence dans une mise en scène magistrale et poétique. En espérant que le jury du Festival de Cannes sera du même avis pour lui décerner la palme d’or…

Article rédigé par Charlotte Baechler

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